La pure beauté de la musique !

par

JOKERWolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791)
Concertos pour piano n°24 K. 491 et n°25 K. 503
Prague Chamber Orchestra, Paul Badura Skoda (piano et direction)
2014 - DDD - 59'19'' - Textes de présentation en allemand, anglais, français - Transart TR 176 

A 86 ans, Paul Badura-Skoda poursuit pas à pas son intégrale des concertos pour piano de Mozart. Un pianiste que l'on a tendance à oublier un peu. Et pourtant ! Ne fut-il pas un des pionniers du retour sur scène du piano-forte ? Du retour aux partitions autographes ? Ses ouvrages sur Mozart -avec son épouse Eva, 1957, réédité en 2007-, sur Beethoven (1970), sur Bach (1990), ses études sur les Sonates de Schubert ne sont-ils pas des incontournables des pianistes-artistes ? Disciple d'Edwin Fischer jusqu'à la mort de ce dernier en 1960, le label Westminster se l'est tôt attaché -dès 1950- pour ouvrir son catalogue; il y a enregistré plus de 200 références. Paul Badura-Skoda, c'est tout cela, enrichi d'une humanité peu commune. On le sait aussi, comme son ami et contemporain, Jörg Demus, collectionneur de pianos. C'est sur un magnifique Steinway de sa collection qu'il enregistre ici. C'est également de sa plume qu'est écrit le livret, passionnante étude musicologique vécue. A propos du (Concerto en ut mineurK. 491) : "Que s'est-il passé dans l'esprit de Mozart, quand, juste avant d'achever son Figaro qui pétille de vie, il a composé une oeuvre si sombre, si tragique ?" A propos de celui en ut majeur (K. 503) : "Le Concerto en ut majeur est le couronnement et l'achèvement d'une série de douze concertos que Mozart composa entre 1794 et 1796, et cette période d'ivresse créatrice nous a aussi donné les Noces de Figaro! Ce concerto est le plus grandiose et le plus ouvert sur l'avenir des concertos de Mozart." Et de le suivre étayant ces propos par une sonorité d'une clarté lumineuse, une palette d'intensités et un toucher d'une intime sensibilité, un phrasé organique qui nous transporte dans une beauté indiscible auquel se joignent de passionnantes cadences signées du pianiste. C'est un message d'amour, le merci à un compagnonnage de toute une vie. Quelle beauté ! Un tout petit bémol: on aurait souhaité une prise de son plus détaillée de l'orchestre... que Badura-Skoda dirige du piano allais-je oublier !
Bernadette Beyne

Son 9 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 10

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