Beethoven : le violoncelle en trois temps

par

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827) : Intégrale des œuvres pour violoncelle et piano. Xenia JANKOVIC (violoncelle), Nenad LECIC (piano). DDD–2018–75’ 12 et 66’ 52’’–Textes de présentation en français, anglais et allemand–Calliope CAL 1858

Beethoven a composé ses cinq superbes Sonates pour violoncelle et piano à trois époques de sa vie : la première et la deuxième de 1796 à 1801 ; la troisième de 1807 à 1808 ;  la quatrième et la cinquième en 1815, c’est-à-dire qu’elles datent de sa dernière période de création, période dont les innombrables et vertigineuses arcanes, près de deux cents ans après sa mort, n’en finissent pas d’être explorées et d’être sans cesse redécouvertes.

Leur discographie est fort abondante, et la plupart des spécialistes s’accordent à reconnaître que le duo Mstislav Rostropovich–Sviatoslav Richter et le duo Jacqueline du Pré–Daniel Barenboïm en ont donné les interprétations les plus abouties. Mais on aurait éminemment tort de négliger celles d’autres remarquables formations telles que Pierre Fournier-Friedrich Gulda, Janos Starker-Györgi Sebök, Roland Pidoux-Jean-Claude Pennetier ou encore, plus récemment, Xavier Phillips-François-Frédéric Guy et François Salque-Éric Le Sage.

En voici à présent une toute nouvelle avec la violoncelliste Xenia Jankovic et le pianiste Nenad Lecic. Xenia Jankovic, qui est née en Serbie en 1958, a été à bonne école comme le dit la formule consacrée, puisque aussi bien elle a bénéficié à ses débuts des enseignements de Mstilav Rostropovich, de Pierre Fournier et d’André Navarra. En l’écoutant dans ce cycle beethovenien, on s’aperçoit très vite qu’elle est une musicienne exceptionnelle et, surtout, qu’elle possède la faculté (le don ?) de toujours faire chanter son instrument (réalisé par Gregorio Antoniazzi en 1733), même dans les difficiles et parfois sévères adagios de chacune des sonates. Et si elle y arrive, c’est aussi, évidemment, grâce à son partenaire, le pianiste serbe Nenad Lecic, dont le jeu est peut-être moins chantant que le sien, mais qui conjugue à merveille spontanéité, ardeur expressive et lyrisme. Du grand Beethoven.

Jean-Baptiste Baronian

Son  9 – Livret  10 – Répertoire  10 – Interprétation  9

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