Boulez aux Champs-Elysées
Robert Piencikowski, Pierre Boulez “aux Champs”, Chroniques du Théâtre des Champs-Elysées, 60 pages, ISBN 9782382032138
Quand on évoque Pierre Boulez à Paris, on pense naturellement à la Philharmonie de Paris qui fut son combat et dont la grande salle des concerts porte son nom. On pense aussi à la Cité de la musique et à l’IRCAM mais rarement au Théâtre des Champs-Elysées.
Pourtant, la salle de l’avenue Montaigne a joué un rôle structurant dans la carrière du musicien, de son arrivée à Paris dans les années 1940, jusqu’au soir de sa vie. C’est donc avec grande satisfaction que l”on reçoit cette nouvelle de la collection des Chroniques du Théâtre des Champs-Elysées sous la plume de Robert Piencikowski qui nous plonge dans ces Champs-Elysées bouléziens.
Le panorama est à la fois thématique et chronologique avec un point accentué sur les moments exceptionnels de la carrière et du développement du musicien à commencer par le concert 100% Stravinsky, du 18 juin 1963, avec l‘Orchestre national de la RTF et le choeur de la radio avec, en tête de gondole un Sacre du printemps, ensuite enregistré au disque, qui marqua les débuts fracassants du jeune homme sur la scène du TCE. De la chronologie des concerts proposée en annexe, le lecteur sera amusé de découvrir que le seul opéra dirigé par Boulez au TCE fut….Hippolyte et Aricie de Rameau en 1964 dans le cadre d’un concert en hommage au chef Roger Désormière qui avait donné la première de son Soleil des eaux sur cette même scène. Boulez au TCE c’est essentiellement des concerts avec le choeur de son répertoire des piliers de la modernité avec rien moins que le BBC Symphony, le London Symphony Orchestra, mais aussi l’Orchestre national de France, l'Orchestre de Paris et son cher Ensemble Intercontemporain : Debussy, Ravel, Berg, Schoenberg, Webern, Bartók, en relief avec Stockhausen, Berio, Amy, Messiaen ou ses propres oeuvres. Peu de chemin de traverse à part une Symphonie n°3 de Schubert et une Symphonie n°104 de Haydn.
Un ouvrage simple, efficace mais très intéressant car parsemé de citations de Boulez lui-même.