Bientôt un opéra à Spa : "Didon et Enée" d’Henry Purcell
30 jeunes talents du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles se produiront devant 400 élèves le vendredi 15 novembre 2024 à 13h30 au Centre culturel de Spa : le Collegium Musicum du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles en résidence du 14 au 16 novembre 2024 dans la perle des Ardennes dans le cadre du festival L’Automne musical de Spa
La jeunesse à la découverte de l’opéra !
Alors que le festival l’Automne musical de Spa bat son plein, l’asbl « Musique à Spa », présidée par Bernard Meurant, s’est lancé un nouveau défi au cœur de sa 38e édition : accueillir gratuitement de jeunes élèves de la région spadoise pour découvrir l’opéra Didon et Enée d’Henry Purcell. Une opportunité unique d’apprécier ce chef-d’œuvre de la musique baroque anglaise lors d’une représentation scolaire programmée le 15 novembre prochain à 13h30 au théâtre Jacques Huisman du Centre culturel de Spa. L’appel a été entendu ! Dès l’annonce, près de 400 élèves et professeurs de l’Institut Saint-Roch Theux et de l’Athénée royal de Spa ont répondu « présents » ! Un succès d’affluence qui ravit les organisateurs, bien conscients d’apporter du sang neuf à leur festival dédié à la musique baroque.
Un premier projet de résidence avec une représentation scolaire et un concert programmé dans le cadre du festival
Depuis plusieurs années, l’asbl « Musique à Spa » et sa directrice artistique Véronique Wintgens, désiraient intéresser le jeune public de la région spadoise à leurs activités musicales. Alors que se dessinait la programmation de la 38e édition avec l’opéra Didon et Enée d’Henry Purcell, un projet de résidence de trois jours, du 14 au 16 novembre, a été rapidement mis sur le métier. En effet, celui-ci rencontrait également l’objectif de Bernard Woltèche, directeur du Collegium Musicum, celui de permettre à une trentaine de jeunes diplômés du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles, de se produire dans des conditions professionnelles et de mener à bien un projet pédagogique. Avec un opéra alliant musique, chant et mise en scène, que rêver de mieux pour émerveiller le jeune public. Ce projet n’aurait pu se concrétiser sans la précieuse collaboration du Centre culturel de Spa, et sa directrice Alexandra Philippe, assurant un écrin de choix pour les représentations, un encadrement technique appréciable et une annonce dans la programmation des représentations scolaires de la saison du Centre culturel de Spa-Jalhay-Stoumont. Une collaboration efficiente entre deux institutions culturelles spadoises et une institution d’enseignement artistique comptant parmi les plus anciennes de Belgique.
Collegium Musicum : la Comtesse d’Escarbagnas en 2022
Le Collegium Musicum et l’Automne musical de Spa : une collaboration de 12 ans qui prend un nouvel élan !
Invité depuis 2012 au festival spadois à l’initiative de son ancien directeur artistique Alain Derouane, le Collegium Musicum, dirigé par Bernard Woltèche, est présent à chaque édition de l’Automne musical de Spa, proposant des programmes particulièrement originaux. Force est de reconnaître que, depuis ses premières prestations, l’ensemble s’est forgé non seulement une solide réputation auprès du public spadois mais également au sein de festivals belges et étrangers. L’ensemble qui assurait une prestation l’après-midi de chaque édition de l’Automne musical s’est vu confier, depuis 2022 -avec la mémorable représentation de la Comtesse d’Escarbagnas de Molière-, un concert programmé en soirée. D’année en année, Bernard Woltèche s’aventure vers des projets de plus en plus ambitieux avec le souci constant de mettre en valeur les jeunes diplômés de l’institution bruxelloise qu’il porte à bout de bras ! La représentation de Didon et Enée constitue un chalenge de poids qu’il ne manquera pas, nous en sommes convaincus, de relever avec brio.
Un chef-d’œuvre : Didon et Enée (Dido and Aeneas) d’Henry Purcell (1659-1695)
Comptant parmi les opéras les plus célèbres du répertoire lyrique, Didon et Enée compte parmi les chefs-d’œuvre de la musique baroque anglaise. D’une durée d’environ 60’, celui-ci se prête particulièrement bien au public scolaire. L’histoire, peu banale, s’inspire d’une tragédie tirée du Livre IV de L'Énéide de Virgile. Elle illustre la passion entre Didon, la reine de Carthage, et Enée, un prince troyen, déchirés entre amour et devoir. Didon, d'abord hésitante, cède malgré tout à Enée qui, trompé par une sorcière, abandonne sa bien-aimée qui meurt de désespoir. La musique du célèbre compositeur anglais Henry Purcell (1659-1695) est sublime car elle illustre les sentiments des personnages avec une grande profondeur. Cerise sur le gâteau : les chanteurs seront en costumes d’époque et les musiciens joueront des instruments anciens comme au temps de Shakespeare ! Un vrai régal pour les yeux et les oreilles !
L’opéra Didon et Enée (Dido and Aeneas), d’Henry Purcell (1659-1695) (version scénique). Mise en scène : Sigrid t’Hooft.
Livret de Nahum Tate, d’après sa tragédie Brutus of Alba, or the Enchanted Lovers, tirée du Livre IV de L’Énéide de Virgile ; épilogue de Thomas d’Urfey.
La composition la plus célèbre et le seul opéra d'Henry Purcell renferme en moins d’une heure tout un monde de sentiments et de passions humaines. Aussi concis soit-il, cet opéra comprend tous les éléments permettant d’en faire une pièce à succès. Pour ce faire, Purcell s’inspire directement des tragédies lyriques en vogue et utilise toute la richesse de la palette sonore baroque, des mouvements de danse et des chœurs.
L’argument de l’œuvre fait écho à la tradition du poète latin Virgile (70 av. J.-C.–19 av. J.-C.) qui relate l'histoire d'amour tragique entre Didon et Énée. En reprenant le Chant IV de son Énéide. Nahum Tate (1652-1715), comme à son habitude, transpose et modifie une partie de l’intrigue. Il fait notamment usage des sorcières qui déclencheront l’orage afin de troubler les amours des héros et non pour les rapprocher.
« Si cet opéra contribue aujourd’hui à lui seul à la célébrité du compositeur, sa genèse est entourée d’un grand mystère. En se basant sur le livret publié lors d’une représentation dans un pensionnat de jeunes filles, on a longtemps supposé que le compositeur eût effectivement écrit son opéra pour les pensionnaires de Joshua Priest. En réalité, c’est plus complexe que cela car si on a bien retrouvé le livret détaillé, on n’en a pas retrouvé la musique. Toutes les éditions et versions actuelles se basent sur des versions plus récentes de l’œuvre. Se pose notamment la question du prologue dont on a conservé le texte mais perdu la musique. Sachant que les prologues étaient souvent retravaillés et adaptés aux circonstances, le Collegium Musicum propose une version en reprenant ses éléments principaux : la mer et la forêt. Pour ce faire, nous avons puisé dans la musique existante (Lully et Charpentier, qui ont servi de modèle à Purcell à bien des égards et bien évidemment dans la musique de Purcell). » Woltèche
Sigrid t’Hooft, spécialisée dans le domaine de la mise en scène et la gestuelle baroques, encadre les étudiants qui porteront des costumes qui proviennent, en majorité, de sa collection privée. Sigrid t’Hooft est considérée comme une référence pour la compréhension du langage théâtral, qu’il s’agisse du jeu ou de la danse. Le reste des costumes et accessoires sont réalisés par une étudiante du Conservatoire, Eolia Cypriani.