Jacques Offenbach, 205 ans

par

Le  compositeur et violoncelliste allemand naturalisé français Jacques Offenbach est né le  à Cologne et mort le  à Paris.

Vers 1800, son père, Isaac Juda Eberst, quitte sa ville natale d'Offenbach am Main et s'installe à Cologne où il adopte comme nom de famille Der Offenbacher, puis simplement Offenbach, la loi obligeant à avoir un patronyme stable. Il est relieur et professeur de musique et de composition. Par la suite il est cantor à la synagogue de Cologne.

Jacques Offenbach est le plus jeune de sept enfants. Il reçoit des cours de violon de sa mère, mais à l'âge de 9 ans, choisit le violoncelle. Avec son frère Julius (1815-1880) au violon et sa sœur Isabella (1817-1891), il forme un trio qui joue dans les bars de la ville.

Il étudie avec le violoncelliste Joseph Alexander (1770-1840) puis avec Bernhard Breuer (1808–1877) auquel il dédie sa première composition publiée en 1833.

En novembre de la même année, Isaac accompagne ses fils à Paris. Jacob est admis au Conservatoire, alors dirigé par Cherubini, bien que les inscriptions y soient réservées aux Français (mais les deux garçons sont nés sous administration française). Tous deux intègrent le chœur d'une synagogue. Pour les juifs, Paris offre plus de possibilités de carrière que Cologne.

Indiscipliné, il suit quelques mois la classe d'Olivier-Charlier Vaslin avant de quitter l'institution,

Il trouve un emploi de violoncelliste dans l'orchestre de l'Ambigu-Comique, puis dans celui de l'Opéra-Comique.

Il étudie avec Louis Norblin, le professeur de son voisin de fosse Hippolyte Seligmann et prend quelques cours de composition avec Fromental Halévy.

En été 1836 et 1337, quelques une de ses valses sont jouées au Jardin turc, un célèbre café-concert en plein air, situé boulevard du Temple à Paris.

Il quitte l'orchestre de l'Opéra-comique en 1839, se produit dans les salons avec le pianiste Friedrich von Flotow (1812-1883), dans un répertoire de valses et des mélodies de sa composition. Il a des élèves privés.

En janvier 1839, il donne son premier concert public en compagnie de son frère Julius, en mars, le vaudeville Pascal et Chambord, sa première œuvre lyrique est créée, elle n'a aucun succès. Il continue sa carrière de virtuose, notamment avec des tournées en France (il joue avec Anton Rubinstein à Paris en 1841) Allemagne (il se produit avec Franz Liszt à Cologne en 1843), Autriche, Angleterre (il joue avec Joachim et Mendelssohn au château de Windsor en 1844).

En 1844, après s'être converti au catholicisme, il se marie avec Hérminie Marie Manuela de Alcain (1826-1887). Ils auront cinq enfants. Il a connu son épouse dans le salon tenu par sa mère, remariée avec John Mitchelle, un agent de concerts de Londres.

L'Alcôve, sa deuxième tentative lyrique, donnée à l'Opéra-Comique est à nouveau un échec. Il compose un peu de la musique symphonique et de chambre : Concerto militaire, suites pour deux violoncelles.

Pendant les journées révolutionnaires de 1848, il réside à Cologne.

De retour à Paris en 1850, il est nommé chef d'orchestre à la Comédie-Française, mais ne peut toujours pas faire jouer sa musique. Il pense alors à créer son propre théâtre.

Il obtient en 1855 la concession d'une salle sur les Champs-Élysées, qu'il déménage passage Choiseul dans le 2e arrondissement, sous le nom de Bouffes-Parisiens.

La censure lui impose de ne monter que des pièces en un acte, avec un maximum de quatre personnages, ce qu'il détourne avec un cinquième personnage, « croquefer », restant muet, mais brandissant des pancartes. Les bouffonneries et les facéties de ses productions, la qualité de sa musique, gagnent en succès au point de repousser les limitations de la censure.

En 1858, il peut créer sa première œuvre à grand spectacle, Orphée aux enfers. Le succès lui permet d'éponger ses dettes et d'acquérir une villa à Étretat, « Villa d'Orphée ».

Il obtient la nationalité française en 1860.

Fort de ses succès, il propose ses œuvres aux grands théâtres. Barkouf à l'Opéra-Comique est un nouvel échec qui met ses finances en péril, monte Die Rheinnixen en Autriche, revient en France avec La Belle Hélène (Théâtre des Variétés), qui remporte un immense succès.

Les années 1870 seront difficiles, avec la fin du Second Empire, la défaite militaire, on le soupçonne d'espionnage, on va chercher dans ses œuvres des éléments antipatriotiques. Mais habile, il sait rebondir, à la tête Gaîté-Lyrique en 1872, il fait évoluer ses œuvres vers le genre revue à grand spectacle, annonçant le music-hall.

La démesure de ses spectacles le ruine à nouveau en 1875. La vente de ses biens et une tournée américaine remettent ses finances à flot. Il crée Madame Favart en 1878, et La fille du Tambour-Major en 1879, des opéras-comiques patriotiques, puis met sur le métier une grande œuvre sérieuse à laquelle il pense depuis des années, Les contes d'Hoffmann. Il meurt avant de l'avoir achevée.

Les commentaires sont clos.