José Peris, 100 ans
José Peris Lacasa (Maella, Saragosse ; 27 août 1924-Madrid, 5 avril 2017) était un compositeur, pédagogue, enseignant et organiste espagnol.
Élève de Carl Orff, Nadia Boulanger et Óscar Esplá, il a remporté plusieurs prix pour son travail. Le conservatoire de musique d'Alcañiz (Teruel) porte son nom et il a été le fondateur et le directeur artistique du festival international de musique de la ville d'Alicante. Il a également été organiste honoraire de la chapelle du palais royal de Madrid et professeur de musique à l'Université autonome de Madrid, où il a été le pionnier de l'instauration d'études musicologiques dans l'université espagnole.
Il commence son apprentissage musical à Maella, puis au Conservatoire de Saragosse, d'où il part pour Madrid sur les conseils de ses professeurs. Il y étudie le piano avec Enrique Aroca et Javier Alfonso, l'harmonie et le contrepoint avec Enrique Massó et Julio Gómez et la composition et l'orgue avec Jesús Guridi au Conservatoire royal de musique de Madrid, obtenant le prix extraordinaire de composition et le prix national de fin d'études.
Au cours de cette période, il rencontre les musiciens de la République Fernando Remacha, Jesús Guridi et, surtout, Óscar Esplá avec qui il entretient une étroite amitié personnelle et musicale. Il reçoit ensuite une bourse pour étudier à Paris avec Nadia Boulanger.
En 1952, impressionné par la musique de Carl Orff, il décide de se rendre à Munich pour étudier avec lui. Il y resta plusieurs années, ce qui fut peut-être la plus grande influence sur son travail créatif. Orff et Karl Amadeus Hartmann sont ses parrains lorsqu'il est admis à la Société allemande des auteurs (GEMA) en 1958.
Au début des années 1960, José Peris a pris une décision qui allait complètement changer l'orientation de sa carrière professionnelle : contre la volonté d'Orff, qui préférait qu'il développe ses activités en Allemagne, Peris a choisi de suivre l'appel d'Esplá et de retourner en Espagne. En 1962, il obtient les postes de professeur d'harmonie et de contrepoint et fugue au Conservatorio Superior de Música de Alicante. A partir de ce moment, et avec le soutien d'Esplá et de Remacha, il consacre une grande partie de ses efforts à l'introduction de l'œuvre pédagogique d'Orff en Espagne. Ce ne sera que l'une de ses activités pédagogiques : par exemple, à partir de 1965, il dirige pendant huit ans les cours de formation des enseignants de l'EGB et de la BUP pour la musique élémentaire et le mouvement.
En 1973, il a commencé à collaborer avec l'Université autonome de Madrid en tant qu'organisateur d'activités musicales, ce qui l'a amené à devenir professeur de musique à la faculté de philosophie et de lettres en 1978. Dans cette université, il travaille à l'instauration du doctorat en histoire et science de la musique, reconnu par le ministère de l'éducation et unique en Espagne, en dirigeant la première thèse de doctorat sur le sujet pour le guitariste madrilène Alfredo Vicent, qui lui succédera à la tête du Centro Superior de Investigación y Promoción de la Música de l'UAM et de son cycle de concerts. Après cette première thèse, il en dirigera huit autres.
De 1982 à 2013, il est conseiller musical du Patrimoine national, un poste qui implique un intense travail de programmation.
L'intense travail pédagogique de José Peris s'est également traduit par une réduction de la production de ses propres œuvres musicales.
Il a également été organiste honoraire de la chapelle du palais royal de Madrid. En 2010, sa version retravaillée des Sept dernières paroles du Christ en croix de Joseph Haydn, qu'il avait créée en 2008 au Palais royal de Madrid, a été jouée à Rome devant le pape Benoît XVI.
En 2013, il a été décoré de la Grand-Croix de l'Ordre du mérite civil6.
Suivant les traces de son maître Orff, la musique de José Peris se caractérise par une force rythmique et une instrumentation organique, spontanée et raffinée. Les techniques de composition sont utilisées avec une grande liberté, allant des sons les plus modernes (clusters) au contrepoint le plus traditionnel. Ce dernier point lui a valu d'être critiqué dans certains milieux comme étant un compositeur démodé. Son œuvre est internationalement connue et jouée, en particulier sa musique religieuse.