Ouverture de la saison des concerts au Palais Princier de Monaco 

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Comme chaque été depuis 1959, le Palais Princier de Monaco ouvre ses portes pour accueillir l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo avec sept concerts de gala, avec les chefs et solistes les plus réputés.

Le premier concert de la série présente le chef-d 'orchestre américain James Gaffigan avec en soliste le pianiste Alexandre Kantorow. Un programme court de 1h20 de musique, sans entracte. Le "dress code" exige une tenue de soirée pour les dames, veste et cravate pour les messieurs. On a perdu l'habitude de voir le public habillé de la sorte ; il règne sur la merveilleuse place du Palais une ambiance festive.

Le trop rare et pétaradant Chasseur Maudit de César Franck ouvre le concert.  James Gaffigan dirige un excellent orchestre sur un rythme vif et avec une dynamique la plus efficace possible. Les cors ainsi que les vents et timbales sont prodigieux.

Le Concerto n°2 de Liszt est un des plus beaux concertos jamais écrits. Peu de compositeurs peuvent exprimer une telle portée émotionnelle en 22 minutes et aucun ne peut rivaliser avec la maîtrise totale de Liszt en matière de transformation thématique. Alexandre Kantorow est un tigre du clavier qui cloue chaque note. Ce qui le distingue, c'est son toucher. Une compétence qui va au-delà de l'entendement, du tempo et de la force mise dans ses doigts. À chaque fois, cela provoque une émotion profonde. La sonorité de certains accords l'enivre presque d'extase. Sa musicalité n’est pas apprise, mais innée. Cette performance met en évidence cet attribut et solidifie cet incroyable point de saturation mentale. C'est excitant, lyrique et il dégage une énergie formidable. Après le final du concerto enlevé à une vitesse vertigineuse il offre en bis un morceau très intimiste, un arrangement de Keith Jarrett de la célèbre chanson irlandaise "Danny Boy". Kantorow joue cette mélodie avec ce sentiment émotionnel intense que cette chanson  évoque pour beaucoup. Elle a été utilisée par les soldats alliés pour garder l'espoir et la foi en l'avenir. La couleur sonore est exquise, et les nuances que Kantorow produit au piano transforment cette chanson en bien plus qu’une simple mélodie. Cela devient une tapisserie colorée. 

Le concert se termine avec An American in Paris de George Gershwin. James Gaffigan, "l'Américain à Monte-Carlo", entraîne l'audience, il identifie parfaitement l'émotion, déborde d'énergie. On a l'impression de marcher dans les rues de Paris.

Monte-Carlo, Palais Princier,  11 juillet 2024

Crédits photographiques : ©Michael Alesi/Palais princier

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