Saehyun Kim remporte l’édition 2025 du Concours Long-Thibaud
Le pianiste coréen de 17 ans, Saehyun Kim, a remporté le Premier Grand Prix de l’édition 2025 du Concours Long-Thibaud consacré au piano, le 30 mars dernier à l’Opéra-Comique. Trois autres prix, du public, de la presse et des Conservatoires de Paris, lui ont également été attribués.
L’édition 2025 consacrée au piano a été caractérisée par la jeunesse des finalistes (entre 17 et 21 ans) et par leurs origines asiatiques (coréenne, japonaise et chinoise). Le Premier Grand Prix, Saehyun Kim, étudiant au New England Conservatory of Music de Boston, se distingue par sa maîtrise non seulement technique mais aussi émotionnelle, sachant construire les trois mouvements du Concerto n° 3 de Rachmaninov entre tension et détente pour porter vers une montée émotionnelle intense. Méticuleux, il prête attention à tous les détails avec un naturel étonnant pour une pièce qui exige tant. S’il sait aller résolument de l’avant dans des moments clé des mouvements rapides, il sait également chanter dans un romantisme berçant mais jamais excessif. Autant dire qu’il possède à la fois un formidable contrôle et une spontanité telle qu’il amène l’Orchestre Symphonique de la Garde Républicaine plus loin qu’il n’en serait capable.
Le deuxième prix est absent, ce qui soulève une incompréhension, d’autant plus que ce n’est pas le troisième prix mais le quatrième prix qui est ex æquo. Le troisième prix revient à un autre Coréen, Hyo Lee, également 17 ans. Son nom n’est pas inconnu dans ce concours : son frère Hyuk a remporté le premier prix ex æquo lors de l’édition précédente consacrée au piano. Dans le Concerto n° 3 de Prokofiev, qui correspond à son tempérament, c’est surtout par sa joie de jouer du piano qu’il attire l’adhésion d’un certain nombre de spectateurs.
En quatrième position, Tiankun Ma a livré un magistral Quatrième Concerto de Beethoven, avec un deuxième mouvement absolument sublime, suspendu, à couper le souffle. Avec sa prestation, il aurait dû être classé à une meilleure place.
Le Japonais Masaharu Kambara n’avait pas beaucoup de chance en jouant le Concerto n° 1 de Brahms en premier des cinq candidats, à 14 h. L’orchestre n’était pas encore chauffé, les instruments n’étaient pas acclimatés et la concentration manquait cruellement. Il n’a donc pas pu déployer tous ses moyens, même s’il a parfois offert des instants de grâce. Mais les conditions et la chance font partie du concours, et les candidats doivent savoir en tirer parti.
Le Canadien d’origine chinoise Eric Guo, cinquième prix, s’est montré poète dans le Concerto n° 2 de Chopin, avec une grande finesse dans les notes « ornementales », scintillantes et délicates.
Le dernier jour du Concours international Long-Thibaud est un grand marathon. L’épreuve finale de concerto, toute l’après-midi, est suivie de la remise des prix dans la soirée, qui fait office de concert de gala où non seulement le premier prix rejoue son concerto, mais où certains candidats doivent également interpréter des pièces désignées sur place. Au bout de leurs forces après presque une semaine d’épreuves non-stop, il serait certainement plus approprié, par considération pour les efforts déployés par les candidats, de leur permettre de se reposer lors de la remise des prix et d’organiser un concert de gala dans les jours qui suivent.
Épreuve finale du 30 mars 2025, Paris, Opéra-Comique.
Crédit photographique © Corentin Schimel