Schumann par Eugen Indjic

par

JOKERRobert Schumann (1810-1856) 
Davidbündlertänze, op.6
Kreisleriana, op.16

Eugen Indjic (piano)
2015-DDD-55’59-Textes de présentation en polonais, français et anglais-Dux-Dux1187

Le pianiste Eugen Indjic revient au disque avec un compositeur qu’il affectionne : Robert Schumann. Grand Prix des concours Chopin, Leeds et Rubinstein, l’artiste croise la route des plus grands orchestres et chefs alors qu’il monte pour la première fois sur scène à neuf ans pour jouer le Concerto en ré mineur de Mozart avec le Springfield Symphony Orchestra. Deux œuvres redoutables du compositeur allemand pour ce disque : les Davidsbündlertänze, suite de 18 pièces écrite en 1837 sous la forme d’une longue autobiographie où se côtoient, questions, doutes, réflexions internes du compositeur ; et les Kreisleriana, pièces écrites un an plus tard et dédiées à Chopin. Cycle phare pour un bon nombre de pianistes aujourd’hui, faut-il rappeler qu’il fut couché sur papier en seulement quelques jours ? A l’image des « danses », qui ne le sont pas toutes textuellement, l’étendue du cycle tend à nous présenter les différentes facettes du compositeur à travers un langage harmonique davantage audacieux, tendant inévitablement vers les problèmes psychologiques que l’on connaît.
Simplicité et perfection plus exquise, quelques mots tirés d’un regard porté sur le pianiste par Vladimir Jankélévitch. Se rajoutent bien volontiers aisance et profondeur du langage. En plus de proposer une lecture particulièrement vivante, Eugen Indjic ne se contente pas seulement d’une analyse simplement verticale, il offre aux œuvres toute la latitude nécessaire pour rendre l’interprétation la plus juste possible. Les harmonies, connectées naturellement à une rythmique surprenante, assouplissent le discours et le rendent compréhensible dès la première écoute. Couleurs, contrastes, effets sonores, timbre précis, accents portés sur certaines surprises harmoniques, bref un contrepoint exceptionnel qui ajoute à l’œuvre de Schumann un regard mature et malgré tout entreprenant. L’utilisation des pédales est juste, et le rapport constant entre motifs mélodiques et accompagnement tout aussi important dégage ici une conduite des lignes remarquable. Cet enregistrement fascinera très certainement les passionnés de l’œuvre saisissante et si expressive de Schumann. Un enregistrement à placer dans sa discothèque.
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 6 – Répertoire 10 – Interprétation 10

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