Pour une tournée de concerts englobant Berne, Genève, Zurich et Lucerne, le Service Culturel Migros invite une formation renommée, les Wiener Symphoniker, sous la direction de Petr Popelka, maestro pragois, qui deviendra leur chef attitré à partir de la saison 2024-2025.
Le programme commence par le Concerto pour violoncelle et orchestre en si mineur op.104 d’Antonín Dvořák qui a pour soliste Julia Hagen, faisant valoir à l’âge de 29 ans une rare maturité. A une introduction qui cultive les contrastes d’éclairage avec un cor solo jouant pianissimo, elle répond par des traits à l’arraché donnant consistance à sa sonorité. Puis elle ne se laisse pas décontenancer par un accompagnement empesé par des bois envahissants pour livrer un cantabile expressif, tout en conservant une sobriété réservée, irisée de mille nuances. Sous un magnifique legato, elle développe ensuite l’Adagio en jouant subtilement de l’accentuation pour lui conférer un tour pathétique qui s’étiolera dans les mesures conclusives. Le Final est emporté par de nerveux tutti d’une précision extrême, auxquels elle fait écho par des formules virtuoses à la pointe sèche que diluera la coda en demi-teintes nostalgiques. Face à l'accueil enthousiaste des spectateurs, Julia Hagen fait appel à l’alto solo de l’orchestre pour présenter une Lullaby (Berceuse) de Rebecca Cline, toute de poésie intimiste.
Dans le cadre de sa célèbre collection Bärenreiter Urtext, la maison d’édition allemande propose une série de nouveaux titres autour de partitions plutôt peu connues d’Antonin Dvořák et de Joseph Haydn.
Antonin Dvořák (1841-1904) : Concerto pour piano en sol mineur.
De Dvořák, il faut saluer un travail sur l’unique concerto pour piano du compositeur. En dépit de ses innombrables beautés, ce concerto pour piano souffre de la célébrité des oeuvres concertantes pour violoncelle et pour violon. Malgré une discographie de haute qualité dominée par la gravure légendaire de Sviatoslav Richter avec Carlos Kleiber (Warner), il est toujours resté dans l’ombre des programmations. Les amoureux de cette oeuvre connaissent également la problématique de cette partition et de ses nombreuses corrections et même réécritures, qu’elles soient de la main de Dvořák ou, surtout, de celle du pianiste Vilém Kurz qui avait profondément remanié la partie de piano.
Felix Mendelssohn (1809-1847) : Concerto pour violon et etorchestre en mi mineur, op. 64*; Antonín Dvorák (1841-1904) : Concerto pour violon et orchestre en la mineur, op. 53**.Nathan Milstein (violon), Orchestre du Festival suisse, Igor Markevitch*, Ernest Ansermet**(direction). 2018 - ADD- 57’16- Textes de présentation en allemand, anglais et français - Audite 95.646
Antonín Dvořák (1841-1904)
Concerto pour violon et orchestre en la mineur, op. 53 - Romance pour violon et orchestre en fa mineur, op. 11 - Mazurek pour violon et orchestre en mi mineur, op. 49 - Humoresque en Sol bémol majeur, op. 101, n°7
Anne-Sophie Mutter (violon), Berliner Philarmoniker, Manfred Honek (dir.), Ayami Ikeba (piano)
2013 -55’08 - Livret trilingue : anglais, allemand et français par Oswald Beaujean - DG