Mots-clé : Maurizio Benini

Otello, envers et contre tout !

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La dernière note de l’orchestre tout juste éteinte, les applaudissements de 200 personnes retentissent dans une salle presque vide. Vous avez dit 200 personnes ? En fermant les yeux, j’en entends plus de mille. Le public est conquis et quand le rideau tombe, les applaudissements ne sont toujours pas taris. Et pourtant, au vu des problèmes rencontrés par l’Opéra Royal de Wallonie pour monter cet opéra, ce n’était pas gagné. Il y eut tout d’abord le décès du Maestro Gianluigi Gelmetti le 11 août dernier, qui devait diriger cette production de l’Otello de Rossini. Puis en novembre, le limogeage polémique de deux chanteurs, dont Maxime Melnik qui devait interpréter le personnage de Iago. Et lors de la première le dimanche 19 décembre, l'interprète d’Otello Sergey Romanovsky est annoncé souffrant et sera remplacé en plein concert (et pour les deux représentations suivantes) par sa doublure Anton Rositskiy. Malgré ces embûches, c’est un opéra grandiose que nous livre l’ORW.

C’est la première fois que l’Otello de Rossini est monté par l’ORW. Composé en 1816 à Naples, c’est au Teatro del Fondo le 4 décembre 1816 que la première a lieu. À l’époque, les rôles principaux sont joués par Isabella Colbran, Maria Manzi, Andrea Nozzari, Giovanni Davide, Giuseppe Ciccimarra et Michele Benedetti. L’opéra rencontre un succès immédiat, bien que la fin jugée trop tragique gêne un peu. Ce succès se poursuivra durant plusieurs dizaines d’années, jusqu’à la création d’un opéra homonyme par Verdi en 1887 qui éclipsera pendant de (trop ?) nombreuses années celui de Rossini. 

La sélection des concerts de décembre 2021 MAJ

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Du fait des restrictions sanitaires en Belgique, certains concerts ou opéras sont annulés ou soumis à une jauge réduite. Nous vous invitons à consulter les sites des institutions (MAJ). 

Ce dernier mois de l’année civile est hélas marqué par l’épée de Damoclès d’un renforcement des restrictions sanitaires. En Autriche, en Allemagne (certes pas partout encore) et aux Pays-Bas, le rideau est retombé sur une mise à l'arrêt des scènes. La Belgique et la France sont, pour l'instant, épargnées. Cependant, les professionnels sont doublement inquiets car le semblant de retour à la normale depuis le début de cette saison ne s’accompagne pas d’un retour du public. En France, les directrices et les directeurs des orchestres et des opéras s’en inquiètent dans une tribune commune relayée par la presse. Dans ce contexte, un nouveau confinement serait sans aucun doute une catastrophe à bien des points de vue. 

Dès lors, cette sélection du mois prend une connotation particulière car teintée tant d'inquiétudes que d’incertitudes. 

Nous commençons ce parcours à Bruxelles avec un évènement symphonique : la venue du chef d’orchestre Hartmut Haenchen au pupitre du Belgian National Orchestra avec lequel il met en relief Brahms et Bruckner. Les symphonies n°3 des deux géants sont au programme du concert (Bruxelles le 10/12 et Sankt-Vith le 11/12). 

Et Satan conduit le bal...

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Bryn Terfel en Mephistohélès © ROH Bill Cooper

Faust de Gounod à Londres
Cela fait déjà dix ans que le Royal Opera présentait pour la première fois le Faust de Gounod mis en scène par David McVicar dans les décors de Charles Edwards et costumes de Brigitte Reiffenstuel. En 2004, c’était Antonio Pappano (devenu Sir Antonio Pappano !) qui dirigeait une distribution réunissant Angela Gheorghiu (Marguerite), Roberto Alagna (Faust), Bryn Terfel (Méphistophélès), Simon Keenlyside (Valentin) et Sophie Koch (Siébel). Pour la reprise de cette saison, Anna Netrebko était annoncée mais la diva russe a finalement décidé de ne pas ajouter le rôle de Marguerite (qu’elle devait aussi chanter à Vienne et Baden-Baden) à son répertoire puisque entretemps sa voix a considérablement évolué. Le spectacle, lui, reste une vraie fête vocale et la production de McVicar tient toujours le coup.