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A Genève, Le Messie par Gli Angeli

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Depuis plusieurs années, l’Ensemble Gli Angeli et son chef Stephan MacLeod ont l’habitude de présenter une fois ou deux durant le mois de décembre au Victoria Hall de Genève,  Messiah, l’oratorio le plus célèbre de Georg Friedrich Haendel. 

Dans un esprit chambriste qui relègue aux oubliettes les cérémonieuses lourdeurs attachées à une esthétique passéiste, Stephan MacLeod s’ingénie à assouplir le canevas orchestral qui ne comporte que vingt-et-un instrumentistes, alors que l’ensemble vocal inclut treize chanteurs, d’où émanent les quatre solistes. Par les premières phrases de son accompagnato (ou récitatif) « Comfort  ye », le ténor anglais Thomas Hobbs impose un art de la déclamation et un timbre clair qui lui permet de négocier avec aisance les passsaggi rapides de son air « Ev’ry valley shall be exalted », avant de se remettre dans les rangs pour le chœur jubilatoire « And the glory of the Lord ». D’emblée, l’on y admire l’équilibre des registres qui fait merveille dans les parties fuguées du N.7 « And he shall purify » et du N.12 « For unto us a Child is born ». Intervient ensuite le jeune alto William Shelton qui, dans ses airs « But who may abide » et « O thou that tellest good tidings to Zion », exhibe un aigu qui a une certaine assise sur un grave guttural, mais un medium sourd par manque de consistance. Comme à l’accoutumée, Stephan MacLeod laisse au premier violon Eva Saladin le soin de mener l’ensemble et se tourne vers le public pour livrer les soli de basse avec ce coloris granitique qu’il rend ô combien expressif dans son air « The people that walked in darkness ». Le choeur n.17 « Glory to God in the highest » permet aux deux trompettes de se jucher dans l’une des niches du balcon, tandis que Sophie Junker  fait valoir son soprano fruité dans le célèbre « Rejoice greatly » où elle démontre une aisance notoire dans l’exécution des traits de coloratura. Et le legato qu’elle développe dans le duetto « He shall feed his flock » entraîne dans son sillage la voix d’alto qui se stabilise, lui concédant, dans la deuxième partie, d’ornementer le da capo du tragique « He was despised ». Le chœur est le continuel vecteur de l’intensité dramatique,  réussissant  même à bannir l’éclat factice du célèbre Hallelujah abordé à tempo moderato.

Dans la troisième partie, Sophie Junker joue la carte de l’émotion dans l’air « I know that my Redeemer liveth », alors que la basse Stephan MacLeod impressionne par le ton péremptoire qu’il prête à « The trumpet shall sound ». Et le choeur fugué « Worthy is the Lamb that was slain » apporte une digne conclusion à cette magnifique exécution qui suscite l’enthousiasme du public.

Genève, Victoria Hall, 21 décembre 2024

Crédits photographiques : Carole Parodi

Modelé et contraste pour cette nouvelle version des Leçons de Ténèbres de Couperin

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Leçons de Ténèbres. François Couperin (1668-1733) : Leçons de Ténèbres pour le Mercredi Saint. Motet pour le Jour de Pâques, Victoria Christo Resurgenti ! Michel Richard de Lalande (1657-1726) : Cantique Quatrième, Sur le Bonheur des Justes et le Malheur des Réprouvés. Sophie Junker, Florie Valiquette, sopranos. Lucile Boulanger, basse de viole. Alice Coquart, basse de violon. Pierre Rinderknecht, théorbe. Stéphane Fuget, direction, clavecin et orgue. Juin 2020. Livret en français, anglais, allemand. TT 60’06. CVS 034

Il Matrimonio Segreto, une œuvre remise à l’honneur qu’elle mérite

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Ce vendredi 19 octobre 2018, l’Opéra de Liège a rejoué pour la première fois depuis 10 ans “Il Matrimonio Segreto” de Domenico Cimarosa (1749-1801). À sa direction : le jeune et talentueux Ayrton Desimpelaere, 28 ans, assistant à la direction musicale de Liège depuis 2016 et également membre de l’équipe de Crescendo Magazine. Celui-ci honore l’une des plus grandes œuvres d’un compositeur italien encore trop méconnu aujourd’hui.