The British Line, 100 % symphonique anglais 

par

The British Line. A Celebration of British Music. Oeuvres de Benjamin Britten (1913-1976) ; Frederick Delius (1862-1934) : Edward Elgar (1857-1934) ; Ralph Vaughan Williams (1872-1958) ; Michael Tippett (1905-1998) ; Gustav Holst (1874-1934). Last Night of the Proms : the 100th Season. Solistes, BBC Symphony Chorus, BBC Symphony Orchestra, Andrew Davis. 1990-1996-19h21- Livret en anglais- 16 CD Warner 190295 45395.

Dans les années 1990, le marché du disque classique connaissait une croissance exceptionnelle portée par les ventes des CD qui se multipliaient comme des petits pains. Récemment racheté par Time Warner, le label Teldec pratiquait, comme tous les labels, une extension de son catalogue pour présenter aux acheteurs potentiels un maximum d’albums en qualité “son numérique”. Dans ce contexte, la firme confia à Andrew Davis et au BBC Symphony Orchestra une série d’enregistrements dédiés à la musique anglaise symphonique. Entre 1990 et 1996, soit une durée très courte, l’orchestre et son chef réalisèrent 15 disques pour une collection nommée “The British Line”. À quelques semaines du Brexit, il est piquant de retrouver ces gravures à petit prix, sur le marché ! 

Elgar et Vaughan Williams composent l’essentiel de ce coffret ! Ces deux compositeurs sont célébrés par leurs symphonies et leurs grandes oeuvres orchestrales. Les 5 disques consacrés à Elgar présentent des oeuvres moins connues comme Falstaff, Froissart ou les superbes The Music Makers. Britten, Holst (et ses incontournables Planètes), et Tippett complètent le panorama. Dans un contexte alors pléthorique, ces gravures n’avaient alors pas reçu l’accueil qu’elles méritent. 

La direction d’Andrew Davis donne dans le narratif et l’efficace. Au pupitre d’un orchestre rutilant et superbement enregistré, il livre des prestations parfaites. Au sommet de cet ensemble, il faut placer les Symphonies de Vaughan Williams, dans une intégrale qui fait jeu égal avec celles de Sir Adrian Boult (Warner) et André Previn (RCA). La puissance orchestrale est réglée au millimètre et le chef sait raconter ces histoires symphoniques en technicolor. Du côté d’Elgar, si les deux symphonies sont un peu timides, même si stylistiquement justes, il faut écouter des lectures magistrales des autres oeuvres comme The Music Makers ou la brillante fantaisie Falstaff. Même efficacité du côté des disques Holst et Britten. Les amateurs de découvertes apprécieront les deux disques dévoués à Tippett et surtout Delius, univers si différents mais si enchanteurs. De Delius, on se régale de la fantaisie Paris, l’une de ses plus belles partitions. 

En bonus, le coffret reprend de larges parts de la dernière nuit des Proms 1994 qui célébrait les 100 ans du festival londonien. On se réjouit de retrouver Belshazzar’s Feast de Walton (avec Bryn Terfel en soliste) et les célèbres airs britanniques qui font le pittoresque de cette soirée de clôture avec l’ambiance festive qui l’accompagne !  

Relativement peu rééditées (sauf le CD Britten usé jusqu’à la corde des collections économiques de Warner), ces galettes ont toujours souffert de la présence constante d’autres enregistrements Warner au catalogue. Ce coffret permet, à bas prix, de rendre justice au travail d’Andrew Davis. 

Pierre-Jean Tribot 

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

  

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