Un délirant ‘Phi-Phi’ pour la Route Lyrique de l’Opéra de Lausanne
Tous les deux ans, pendant six semaines, l’Opéra de Lausanne monte ses tréteaux dans une quinzaine de lieux de la Suisse Romande et achèvera son périple à l’Opéra de Vichy le 11 juillet. Le choix s’est porté cette fois sur ‘Phi-Phi’, la cocasse opérette d’Henri Christiné sur un livret d’Albert Willemetz. Dans un cadre scénique facile à démonter et des costumes restituant une Grèce de pacotille conçus par Sébastien Guénot, la mise en scène de Gérard Demierre suggère la frivolité provocante sans forcer le trait. La direction musicale de Jacques Blanc en récupère la finesse, tout en faisant pétiller l’orchestration de Thibault Perrine. Brûle les planches le Phidias d’Alexandre Diakoff, racoleur à l’élocution parfaite : il tient tête aux remontrances de son acariâtre moitié, personnifiée avec conviction par Aurélie Jarjaye, et joue les jolis cœurs face à l’Aspasie de Sarah Pagin, froidement calculatrice en réponse aux avances d’un Périclès vieux beau (Guillaume Paire). A défaut d’en avoir le physique avantageux, l’Ardimédon d’André Gass se veut séducteur par une faconde intarissable dont tente de lui ravir la palme Le Pirée, le domestique noir incarné par Yannis François. Un spectacle ô combien plaisant pour l’été !
Paul-André Demierre
Mézières, Théâtre du Jorat, le 1er juin 2014